Une taxe de luxe proposée sur 30 000 ventes de véhicules
Le 15 octobre 2019
Le gouvernement fédéral a récemment annoncé une nouvelle taxe de vente de 10 % sur les véhicules de luxe et les avions d’une valeur de plus de 100 000 $, une idée présentée sur la plateforme électorale du parti libéral. On ne sait pas encore si la taxe proposée est basée sur le PDSF ou si les options sont comprises dans ce calcul.
Avec les fonds que cette taxe générera, le gouvernement voudrait résorber en partie le déficit croissant annoncé dans le budget fédéral plus tôt cette année. Au dire de l’économiste de la CADA, Oumar Dicko, le gouvernement espère s’enrichir de près de 600 M$ en nouveaux revenus avec cette taxe de luxe, qui ferait mal à l’industrie automobile.
«D’un point de vue économique, les taxes de luxe sont un moyen inefficace et arbitraire de recueillir des fonds pour le gouvernement et, par le passé, elles n’ont jamais atteint leur objectif principal, soit générer des recettes», a dit M. Dicko dans une entrevue accordée à Écho-CADA. «Cependant, ces taxes ont été énormément dommageables pour le secteur qu’elles ciblaient, en plus de favoriser l’émergence d’un marché gris et souterrain pour les véhicules de luxe.»
La CADA estime que plus de 92 modèles de véhicules seraient touchés par la taxe, ce qui aurait une incidence sur plus de 30 000 ventes. Certaines provinces, comme la Colombie-Britannique, qui perçoit déjà une taxe progressive de 10 % sur les véhicules de luxe à partir d’environ 56 000 $, souffriraient considérablement de la nouvelle
proposition.
Une analyse effectuée par la CADA a aussi révélé que 95 % des véhicules qui seraient taxés sont construits à l’étranger, en Europe. Selon M. Dicko, imposer une telle taxe équivaudrait à imposer des tarifs douaniers.
«La CADA craint que la taxe proposée n’ait de lourdes conséquences pour les investissements que les concessionnaires ont déjà faits. Et dans le contexte des perturbations et des changements sans précédent que vit présentement notre industrie, la taxe de luxe ne fera qu’alourdir le fardeau de l’ensemble de l’industrie», a dit M. Dicko.
La CADA a communiqué avec la campagne afin de mieux comprendre ce que le gouvernement entend accomplir avec cette nouvelle taxe. Nous avons également ajouté une lettre à ce sujet sur le microsite pour les concessionnaires désireux de faire des pressions dans ce dossier. En outre, la Corporation a communiqué avec d’autres partis pour connaître leurs plans pour l’industrie automobile.
«Nous voulons que les gouvernements appuient l’industrie automobile en cette élection, et une taxe de luxe n’est certainement pas la bonne solution», a conclu M. Dicko.