Commentateurs lors de la réunion du comité CIIT (de g. à d.) : Sean Donnelly, président et chef de la direction, ArcelorMittal Dofasco; Fabio Volpe, président, Association des fabricants de pièces d’automobile; Bob Verwey, Shérif et président, Owasco Inc., John White, président et chef de la direction, Corporation des associations de détaillants d’automobiles; Ken Neumann, directeur national pour le Canada, Bureau national, Syndicat des Métallos. Sur la photo au premier plan : l’hon. Andrew Leslie, député d’Ottawa-Orléans et secrétaire parlementaire.
Message de M. White aux députés : les tarifs de Trump sont catastrophiques
Le 3 juillet 2018
Le président et chef de la direction de la CADA, John White, n’a pas mis de gants blancs pour son témoignage devant le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes la semaine dernière à Ottawa. M. White et d’autres intervenants étaient invités à commenter les répercussions des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium, ainsi que les menaces du président Trump d’imposer des droits de 25 % sur les automobiles importées du Canada.
«Permettez-moi de dire clairement que les tarifs douaniers sur l’acier et les mesures de rétorsion, bien qu’importants et négatifs pour le marché de détail de l’automobile, sont minimes par rapport au ralentissement économique catastrophique qui se produira dans le cas de l’imposition de droits de douane de 25 % sur les automobiles ou de la perte de l’ALENA», a déclaré M. White le 26 juin devant le Comité.
Vous pouvez regarder la présentation de M. White au Comité ci-dessous (en anglais seulement).
À son dire, l’impact serait plus dévastateur pour le marché automobile canadien que la crise financière mondiale de 2008-2009, lorsque les ventes de véhicules ont chuté à 1,4 million. «Les effets de la situation économique de 2008-2009 seraient dérisoires par rapport à ce que nos membres et l’économie canadienne auraient à affronter si un tarif de 25 % était appliqué aux automobiles», a affirmé M. White.
Citant un rapport économique spécial de la Banque TD sur la question, M. White a indiqué que les tarifs douaniers sur les automobiles pourraient avoir un impact de 74 milliards de dollars sur les exportations, avec d'importantes pertes d'emplois estimées à 160 000 au Canada.
Il a exhorté les politiciens fédéraux à «retourner à la table de négociation et à obtenir un accord dans le cadre de l’ALENA», et à éviter à tout prix une guerre commerciale destructrice avec les États-Unis.
Il a dit que la CADA avait également consulté ses homologues de la NADA pour transmettre un message similaire aux politiciens américains.
M. White a également été interviewé par divers médias qui ont assisté à l’audience du Comité et il a exprimé ses préoccupations au nom des concessionnaires d’automobiles du Canada.
Bob Verwey, président d’Owasco Inc., un concessionnaire d’Oshawa, en Ontario, et ancien président de la Trillium Automobile Dealers Association (TADA), accompagnait M. White. M. Verwey a été invité à témoigner devant le Comité par son député Colin Carrie, qui représente la circonscription d’Oshawa pour le Parti conservateur.
M. Verwey a dit aux membres du Comité qu’en tant que propriétaire d’entreprise, il a beaucoup investi dans sa collectivité et dans de nouvelles installations, et que maintenant, ces investissements sont marqués par l’incertitude. «Ma famille et moi avons tout mis en jeu pour investir plus de 30 millions de dollars dans deux nouvelles installations», a-t-il déclaré.
M. Verwey affirme qu’il construit actuellement une concession Audi de 15 millions de dollars, d’une superficie de 41 000 pieds carrés, et les entrepreneurs lui ont dit qu’il avait de la chance de la construire maintenant, car l’acier a été acheté avant l’entrée en vigueur des tarifs. Les prix de l’acier ont récemment fluctué de 20 %, ce qui, selon les entrepreneurs, a mis un frein à de nombreux autres projets.
Outre l’impact sur les ventes de véhicules, M. Verwey a rappelé aux députés les conséquences de tels tarifs sur l’ensemble de l’économie. «Je regarde par la fenêtre et je vois des métallurgistes, des charpentiers, des plombiers, tous occupés à travailler à notre nouvelle expansion Audi. Ces tarifs créeront un effet d’entraînement qui réduira le travail pour tous ces métiers. Nos vendeurs vendront moins, les gens ne voyageront plus autant et nos services d’entretien en souffriront... ces tarifs créeront un ralentissement à long terme.»
Le Comité a entendu 16 témoins de sociétés sidérurgiques, d’associations professionnelles et du mouvement syndical.
Le président du Comité, le député Mark Eyking, P.C., a convenu avec les présentateurs que les tarifs sur les automobiles et les pièces auraient des conséquences négatives. «En raison de ces tarifs sur l’acier et l’aluminium, certains sont déjà touchés au Canada. D’autres conséquences négatives pourraient être ressenties ici si, à un moment donné, les tarifs prévus à l’article 232 devaient être imposés sur les automobiles et les pièces», a déclaré M. Eyking dans un communiqué de presse.