Survol du marché et de l’économie – avril 2020
Le 11 mai 2020
Par Oumar Dicko, économiste en chef de la CADA
Les ventes de véhicules neufs ont dégringolé en avril après tout un mois de mesures d’endiguement, de confinement et de fermetures obligatoires à l’échelle du Canada conçus pour limiter la propagation du nouveau coronavirus. Selon une estimation de DesRosiers Automotive Consultants (DAC), les ventes ont chuté de près de 75 % en avril par rapport à la même période l’an dernier. Les ventes totales du mois se sont établies à 45 833 unités, le niveau le plus bas depuis plusieurs décennies pour un mois d’avril.
Fait encourageant, la plupart des provinces et territoires du Canada ont déjà rendu public leur plan de relance sécuritaire de l’économie. Un certain nombre de provinces ont autorisé la reprise immédiate des ventes en concession, ce qui pourrait signifier que les ventes de véhicules auraient touché le fond du baril en avril et commenceront à se replacer en mai et durant l’été. Au fur et à mesure que les Canadiens retournent au travail et que l’activité économique se redresse, on s’attend à ce que les ventes de véhicules reprennent lentement.
Du point de vue macroéconomique, l’activité économique du Canada s’est trouvée complètement paralysée. Le PIB stagnait en février, avant même la crise de la COVID-19, et on estime qu’il a chuté de plus de 10 % au premier trimestre. On prévoit que le PIB baissera encore au deuxième trimestre, en conséquence de l’interruption artificielle de l’économie depuis mars. Sur le marché de l’emploi, le taux de chômage a bondi jusqu’à 13 % en avril, le taux le plus élevé pour le pays depuis 1982. Plus de sept millions de Canadiens se sont prévalus de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) depuis son introduction à la mi-mars.
Sur le marché du détail, un sondage récent de Statistique Canada indique que 50 % des entreprises signalent une baisse de revenus de 20 % et qu’un tiers disent que leurs revenus ont diminué de 40 % par rapport à l’an dernier. La situation est encore plus grave dans le secteur de la vente au détail d’automobiles : dans un sondage de la CADA, plus de 86 % des concessions ont répondu que leurs revenus avaient baissé d’au moins 30 %.
Bien que l’aide financière du gouvernement en réponse à la COVID-19 ait contribué à atténuer le choc pour les entreprises et les travailleurs, il en faudra plus pour assurer une reprise rapide, mais graduelle et sécuritaire, de l’économie nationale. Le gouvernement doit présenter un plan de relance robuste afin de ressusciter l’économie canadienne après la crise.
Pour le secteur automobile, ce plan de redressement doit se concentrer sur une augmentation de la demande afin de relancer l’industrie. Il pourrait inclure un programme national de mise à la ferraille ou une exonération de TPS et de TVH en combinaison avec un programme visant à augmenter la capacité de prêts pour l’achat de véhicules et d’équipement, comme une facilité de crédit garanti. La COVID-19 a forcé beaucoup de consommateurs à prendre leur mal en patience, incertains qu’ils sont de ce que l’avenir leur réserve. Des politiques de redressement qui favorisent la demande les ramèneraient sur le marché, augmenteraient la consommation et stimuleraient l’économie.
* Estimation de DesRosiers
Source : DesRosiers Automotive Consultants Inc.
Source : DesRosiers Automotive Consultants Inc.
Source : DesRosiers Automotive Consultants Inc.