Le lobbyisme anti-mandat sur les VEZ se poursuit
Le 12 juin 2023
Une multitude de facteurs montre clairement que le mandat proposé par Ottawa pour encourager l’adoption des véhicules zéro émission d’ici 2035 n’est pas la bonne voie à suivre et doit être réexaminé.
C’est le message important qu’une coalition de groupes de l’industrie automobile, la Corporation des associations de détaillants d’automobiles, l’Association canadienne des constructeurs de véhicules et les Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada ont transmis au caucus conservateur sur l’automobile au cours d’une réunion qui a eu lieu la semaine dernière.
«Nous avons tenu une discussion exceptionnellement honnête au sujet du plan impraticable, irréaliste et déficient du gouvernement libéral d’imposer un mandat sur les véhicules électriques», a dit Huw Williams, directeur des affaires publiques de la CADA.
La présentation a insisté sur les obstacles qui entravent la production automobile à l’échelle de l’Amérique du Nord, qui demeure bien en deçà du niveau antérieur à la pandémie de COVID-19, de même que les énormes contraintes que les problèmes d’approvisionnement mettent sur la production de masse de véhicules à émission zéro.
Les groupes ont aussi souligné le fait que les usines nécessaires au montage des véhicules zéro émission n’ont pas encore été construites et qu’il faudrait 384 mines supplémentaires pour extraire assez de graphite, de lithium, de nickel et de cobalt pour répondre à la demande en batteries de VE d’ici 2035.
Même si l’approvisionnement n’était pas problématique, le manque actuel d’infrastructure de recharge de VE et la capacité insuffisante du réseau feront obstacle à l’adoption des VEZ et à la satisfaction des consommateurs à l’égard de l’expérience de propriété.
La CADA a en outre attiré l’attention sur la rétroaction exprimée par les concessionnaires de Terre-Neuve lors de leur assemblée générale annuelle récente. Ils ont fait remarquer que le coût plus élevé des VE (écart de 14 000 $ entre un véhicule à moteur à combustion interne et un VEZ) allait poser un problème d’accessibilité à ces véhicules pour les Canadiens à revenu faible ou moyen. «La CADA a souligné l’enjeu moral de politiques pénalisantes pour les Canadiens à revenu faible ou modeste», a dit M. Williams.
M. Williams a également mentionné que le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, avait fait un discours à la Chambre des communes dans lequel il réclamait qu’on mette fin à «la guerre à l’auto».
Pendant la présentation aux députés, les groupes sectoriels et la CADA ont par ailleurs mis en lumière la crise du vol de véhicules qui sévit au pays, où les bandes criminelles opèrent en toute impunité. Les groupes ont fourni des statistiques policières montrant une hausse marquée des vols de véhicules, en particulier en Ontario et au Québec.
Ils ont réclamé du gouvernement fédéral des inspections plus rigoureuses au port de Montréal, par où transitent bon nombre des véhicules volés avant d’être expédiés à l’étranger.